Revivez l'ascension de Johnny : Quand il est devenu l'idole des jeunes (1961-1964)

Dans cet article de blog, nous vous invitons à replonger dans une période clé de la carrière de Johnny : celle où il fut baptisé l’idole des jeunes, au début des années 60 !

Malgré des incidents fréquents lors de ses apparitions et le refus de certaines villes comme Biarritz, Bayonne, Strasbourg et Cannes de l'accueillir, Johnny Hallyday enregistre aux studios Fontana de Londres son premier disque Philips, "Viens danser le twist", sous la direction de Lee Hallyday. Ce dernier, ayant signé un contrat avec Philips le même jour que Johnny, il devient son réalisateur artistique officiel et supervise presque tous ses enregistrements jusqu'en 1975. C'est à cette époque qu'il adopte l'orthographe définitive de son nom avec deux "y". L'album sort le 20 septembre 1961, jour où Johnny Hallyday débute sur la scène de l'Olympia à Paris, où il se produit jusqu'au 9 octobre. Il devient alors le premier artiste de sa génération à se produire en tête d'affiche dans cette salle mythique dirigée par Bruno Coquatrix, marquant également le lancement d'une nouvelle danse en France : le twist.

La pochette de "Viens danser le twist"

 Pour Noël, il sort l'album "Salut les copains", en hommage à l'émission radiophonique portant le même nom. La chanson "Retiens la nuit", écrite par Charles Aznavour et Georges Garvarentz, connaît un grand succès et devient une étape importante de sa carrière. Bien que ce ne soit pas sa première ballade, elle marque un tournant en lui apportant des critiques plus favorables. Si son style scénique et les débordements provoqués par ses apparitions publiques continuent de susciter des controverses, son talent vocal et d'interprétation est désormais reconnu. Suivant les conseils de Charles Aznavour, qui fut lui aussi critiqué à ses débuts, Johnny alterne désormais titres rythmés et chansons sentimentales.

Les succès s'enchaînent pour Johnny Hallyday avec "Laissez-nous twister", "Pas cette chanson", "Elle est terrible" et surtout "L'idole des jeunes", un titre qui deviendra son surnom emblématique. Fort de cette nouvelle notoriété, il se produit à l'Olympia du 25 octobre au 12 novembre 1962. Après avoir popularisé le twist, il y introduit une nouvelle danse : le mashed potato. Lors de son interprétation de "La bagarre", il met en scène une rixe avec des voyous, tandis que sur "I Got a Woman", il s'agenouille devant sa guitare et mime la scène finale du film "La Fureur de vivre". Ce deuxième passage à l'Olympia est un triomphe, le public est conquis et les critiques saluent désormais ses qualités scéniques évidentes.

Début 1963, Johnny se produit au Palladium de Londres avant de s'envoler pour le Liban pour une série de concerts. Cependant, à son arrivée à Beyrouth, on lui annonce que sa présence suscite des tensions politiques, entraînant l'annulation des spectacles. Considéré comme indésirable, il rentre en France, où l'incident fait polémique, allant jusqu'à être débattu à l'Assemblée nationale. Le 22 juin 1963, pour le premier anniversaire de "Salut les copains", un concert gratuit organisé place de la Nation réunit Sylvie Vartan, Richard Anthony, les Chats sauvages et Johnny Hallyday devant 150 000 à 200 000 personnes. L'événement a un fort retentissement. Bien que le concert se déroule sans incident majeur, des affrontements éclatent en périphérie entre bandes rivales. Les jours suivants, la presse relègue le concert au second plan, mettant l'accent sur les dégradations, telles que des vitrines brisées et des voitures renversées, ainsi que sur les interpellations de blouson noir par la police. Le 6 juillet, Le Monde publie un article du sociologue Edgar Morin, qui introduit et consacre l'expression "yéyé" pour désigner cette génération et ses idoles, terme inspiré par les nombreuses onomatopées présentes dans leurs chansons.

Johnny enchaîne avec le succès "Da dou ron ron", resté huit semaines numéro un. Toutefois, un scandale éclate lorsqu'il interprète "La Marseillaise" en version rock le 14 juillet à Trouville, provoquant la colère des anciens combattants. En parallèle, il tourne le film "D'où viens-tu Johnny ?", dont la bande originale inclut les succès "Pour moi la vie va commencer" et "Ma guitare". 

Début 1964, Johnny Hallyday sort le titre "Les guitares jouent", enregistré avec son nouveau groupe, Joey and the Showmen. Pour la première fois, il adapte un titre des Beatles, "Quand je l'ai vue devant moi" (version française de "I Saw Her Standing There"), et explore le country blues avec "Excuse-moi partenaire". Son troisième Olympia, du 6 février au 15 mars, connaît un grand succès, tant public que critique. Après quelques concerts en province, il est incorporé le 8 mai au 43e régiment d'infanterie de marine d'Offenbourg en Allemagne, après avoir bénéficié d'un report d'une année pour honorer ses engagements artistiques.

Avant son service, il enregistre l'album "Johnny, reviens ! Les Rocks les plus terribles", sorti début juillet et entièrement composé d'adaptations de standards américains de rock 'n' roll. Pendant son service militaire, l'armée utilise sa notoriété pour tourner de courts films de propagande destinés à la jeunesse et quelques émissions de variétés diffusées depuis la caserne. En contrepartie, il obtient l'autorisation de continuer ses enregistrements, à condition de poser en uniforme sur les pochettes de disques. C'est durant cette période qu'il enregistre l'un de ses plus grands succès, "Le Pénitencier".